L’initiative sur les soins infirmiers sera mise en œuvre dès cet été dans le Jura bernois
"Notre but est de promouvoir les métiers des soins infirmiers car, avec l’évolution démographique, la prise en charge de la population bernoise demande toujours plus de personnel infirmier et des niveaux de formation encore plus élevés", soutient Christine Häsler, directrice de l’instruction publique et de la culture, en parlant de la mise en œuvre, dès cet été, de l’initiative sur les soins infirmiers dans le canton de Berne. Une grande opération divisée en deux étapes, à savoir l’offensive de formation dans la région, dès juillet 2024, et la promotion du développement professionnel, jusqu’en 2032.
Berne pionnier
Berne est ainsi l’un des premiers cantons – peu nombreux – à lancer la première étape de l’initiative, dès juillet. Petite piqûre de rappel: les autorités bernoises ont instauré dès 2012 une obligation de formation pour les 14 professions de la santé non universitaires dans les hôpitaux, les foyers et les organisations d’aide et de soins à domicile. Raison pour laquelle Berne remplit toutes les conditions pour obtenir des subventions en application de la loi fédérale qui entrera en vigueur en juillet 2024, l’initiative ayant été acceptée en novembre 2021.
Aller encore plus loin
Comme le canton a déjà mis en place les conditions-cadres requises, la Direction de l’instruction publique et de la culture et la Direction de la santé, des affaires sociales et de l’intégration iront encore plus loin dans le déroulement de l’opération. Elles ont notamment élaboré une stratégie qui associe les acteurs du domaine de la santé aux travaux. Une stratégie adoptée par le Conseil-exécutif fin janvier.
"Au total, 140 millions de francs sont à disposition pour le cofinancement de l’obligation de formation, pour les programmes d’encouragement et pour les nouvelles mesures durant les huit prochaines années."
Celui-ci a ainsi décidé d’affecter les contributions fédérales escomptées d’environ 60 millions de francs aux mesures plus poussées: huit millions seront utilisés pour les contributions aux écoles supérieures et 52 millions seront affectés aux mesures visant à augmenter la qualité et à encourager la formation dans le domaine des soins infirmiers.
"Au total, 140 millions de francs sont à disposition pour le cofinancement de l’obligation de formation, pour les programmes d’encouragement et pour les nouvelles mesures durant les huit prochaines années", lit-on dans un communiqué du canton.
Greffer des personnes d’autres milieux
Afin d’élargir l’accès au domaine des soins infirmiers à de nouvelles catégories de personnes, dont les réfugiés, un montant de 20 millions de francs d’ici à 2032 a été prévu pour octroyer des aides à la formation plus élevées à 25 personnes ayant choisi de se reconvertir dans ce domaine. Un programme d’encouragement analogue est prévu pour les personnes suivant le cursus en soins infirmiers de la Haute école spécialisée bernoise. Un salaire mensuel de 3500 fr. sera même assuré aux bénéficiaires de ces aides afin de subvenir à leurs besoins pendant leur formation. Ces programmes d’encouragement seront soumis à la Confédération afin qu’elle participe à leur financement.
Les écoles aidées aussi
Sont également éligibles à des aides les écoles supérieures. Le Secrétariat d’État à la formation, à la recherche et à l’innovation a promis 8,7 millions de francs à cet effet au canton de Berne. Ces fonds financeront des mesures avant et pendant la formation. Le ceff à Saint-Imier, première école en soins infirmiers ouverte à la Suisse romande, et le Berner Bildungszentrum Pflege sont responsables de la conception des projets concrets, en collaboration avec l’Office des écoles moyennes et de la formation professionnelle.
La Direction de l’instruction publique et de la culture et la Direction de la santé, des affaires sociales et de l’intégration ont accueilli hier 400 représentants du domaine de la santé. Des ateliers ont été organisés à leur intention. L’occasion d’informer les établissements et les associations au sujet de leur participation active aux travaux et de discuter des possibilités de collaboration.
"Nous souhaitons que les idées et les propositions de projets viennent des personnes directement concernées afin que notre action soit en prise directe avec la pratique. Le but est d’apporter des améliorations concrètes à la formation en soins infirmiers au niveau ES et HES", informe Pierre Alain Schnegg, directeur bernois de la santé.