Robin Ruetsch de Belprahon court 500 km pour réaliser le rêve du petit Enzo, atteint dans sa santé
"J’avais cette forte envie de me rendre utile, de soutenir une cause, d’aider quelqu’un." Des réflexions et des certitudes sur la vie, Robin Ruetsch, 25 ans, en a ramenées quelques-unes de son périple de plusieurs mois en Asie du sud-est. L’occasion pour ce féru de sport de se challenger, tout en faisant du bien autour de lui. "Je cours pas mal pour rester en forme physiquement. Et je me suis dit que je pourrais mettre à profit mes capacités pour parcourir une longue distance sur un certain temps et faire une levée de fonds destinée à un enfant malade", confie-t-il, lui qui s’est inspiré d’un projet similaire réalisé par une ancienne voisine.
Un trop-plein d’énergie
De nature déterminée et énergique, cet habitant de Belprahon l’est sans conteste. Il joue au tennis quatre fois par semaine depuis son plus jeune âge; il a été diagnostiqué TDAH (trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité) à l’âge de 8 ans. "Je suis un traitement depuis et le sport a été ma solution pour dépenser ce trop-plein d’énergie", ajoute-t-il.
Nommé sobrement "Courir pour un sourire", le défi fixé par Robin Ruetsch consiste à parcourir une distance de 500 kilomètres au cours des six prochains mois. Chaque kilomètre franchi représente une opportunité pour les donateurs de soutenir l’association Rêves Suisse, à laquelle Robin s’est affilié pour qu’on le mette directement en relation avec un enfant malade.
Créer une vraie relation
"Parmi tous les enfants que je pouvais parrainer, j’ai eu un énorme coup de cœur pour Enzo, qui vient de Courgenay. Ça me touchait nettement plus d’aider un petit jeune de la région", avoue-t-il. Le jeune Enzo a beau n’avoir que 7 ans, il lutte déjà courageusement contre la leucémie. Son vœu le plus cher? Rencontrer Yann Sommer, le gardien de l’équipe nationale suisse de football, sport qu’il pratique d’ailleurs avec ses copains.
"J’ai déjà rencontré Enzo plusieurs fois. C’est nécessaire pour moi d’instaurer une vraie relation avec lui, on a même joué au foot ensemble. J’agis comme un ami qui le soutient", confie tout heureux le logisticien de profession. Car le quotidien de ce petit bonhomme est loin d’être évident. "Sa maladie engendre énormément de contraintes. Il a dû changer d’école, de crèche aussi. Donc ma motivation, c’est de vraiment tout mettre en œuvre pour pouvoir rendre sa vie un peu plus joyeuse", fait entendre le jeune homme.
Pour l’instant, en trois semaines, Robin Ruetsch a parcouru 75 des 500 km. "J’ai pas mal d’obligations avec le tennis. Je dois donc trouver un équilibre, sans risquer le surentraînement. Si je continue sur cette lancée, il n’y aura pas de souci", se persuade-t-il.
Se rendre visible
Car le plus dur dans cette aventure n’est pas tant de gérer la fréquence des courses. "Le moins évident, c’est de rendre visible le projet, de le promouvoir. Si on veut pouvoir transformer un peu la vie d’Enzo, chaque don compte, peu importe le montant", insiste le coureur, qui espère voir des entreprises apporter leur soutien en faisant de jolis dons.
Mais l’engagement qu’on retiendra le plus reste celui du principal instigateur, Robin Ruetsch, convaincu que "c’est tous ensemble qu’on contribuera au rêve d’Enzo".
Suivez le décompte des kilomètres parcourus sur le compte Instagram @courir_pour_un_sourire.
Reconnue d’utilité publique, l’association Rêves Suisse est née en 2006, sous l’impulsion de la Vaudoise Laurence Christen. Celle-ci avait été touchée par un enfant malade, expliquant à la télévision que la réalisation de son rêve de rencontrer Johnny Hallyday avait complètement changé sa façon d’envisager l’avenir. "C’est ça aussi qui m’a motivé. Si on peut leur faire oublier leur maladie un instant, c’est déjà ça de pris", insiste Robin Ruetsch.
Depuis désormais presque vingt ans, Rêves Suisse met donc sur pied des "Journées de Rêves" pour les jeunes rencontrant des souffrances. Sans compter sa participation au financement de camps et de journées récréatives pour des institutions. Grâce au précieux soutien des donateurs, des partenaires et des bénévoles, de nombreux enfants retrouvent alors la force de se battre et l’envie de vivre. Car que ce soit rencontrer des personnalités comme Slimane ou Mika, se faire relooker à Paris, ou encore aller sur le tournage de leur série préférée, les rêves issus de leur imagination, aussi divers soient-ils, deviennent réalisables.
Belprahon, 25 ans, logisticien
Sportif, du plus loin qu’il s’en souvienne, Robin Ruetsch l’a toujours été. Là où il excelle tout particulièrement, c’est dans le tennis, qu’il a pratiqué en compétition dans la région à un bon niveau. Aujourd’hui, il s’entraîne toujours trois à quatre fois par semaine à Moutier. Intéressé par n’importe quelle activité qui bouge, ce touche-à-tout est catégorique: «Le sport, c’est ce qui m’anime au quotidien. Je ne peux pas m’en passer.» L’occasion pour celui qui travaille comme logisticien dans l’entreprise prévôtoise Applitec de se lancer un défi digne d’un marathonien: récolter des fonds pour réaliser le rêve d’un petit garçon souffrant d’une leucémie, en courant une distance de 500 km en six mois.